Ca bouge bien sur ce topic ! Je le lis régulièrement mais j'hésite à trop m'y lancer vu l'investissement que mon travail me demande.
Merci Franck pour l'énergie et le soin que tu as mis dans ton pdf. J'aurais beaucoup à y redire cependant, et je prendrais le temps de te préparer une revue sur quelques points précis. Je me retrouve aussi beaucoup dans l'intervention de Raul (eh salut einh !)
Pour les religions, elles me semblent être l'évolution légitime et saine de la spiritualité de l'homme étant donné son instinct social. Religion, "relier", c'est en quelque sorte l'expression du sacré en communauté.
Une comparaison avec des partis politiques est intéressante : On s'associe par conviction, en faisant des compromis au profit de l'unité du groupe.
>> Si les citoyens ne veulent pas faire de compromis, les partis se multiplient, il y a donc plus de pluralisme (de fidélité à ses convictions) mais aussi d'immobilisme dans l'action politique par faute de consensus. Dans cette hypothèse, l'individu est certes fidèle à sa conviction personnelle, mais il ne serait pas fidèle à une part de sa nature qui est de s'associer et d'agir en communauté.
>> A l'inverse, si tout le monde se force à se mettre dans un même parti, rassemblés autour d'une convictions moyenne et uniforme, on débouche sur un système fasciste avec une pensée monolithique. L'individu disparait se voit aliéné l'autre part de sa nature d'individu pensant et responsable.
Moralité, il faut savoir faire des compromis dans son crédo si on veut pouvoir célébrer ensemble le sacré. Et bien qu'il s'agisse de croyance absolue, je pense qu'il faut garder une certaine relativité d'esprit quant à la véracité de nos croyances face aux croyances des autres religions.
(disclaimer: je prône un certain relativisme pour le sacré qui est fondamentalement hypothétique, mais beaucoup moins pour la morale, où la philosophie nous démontre souvent clairement ce qui acceptable ou pas.)
Luckymog a écrit:Au delà de l'infini? C'est un concept original ^^
Non, tout à fait acceptable philosophiquement: Dieu est transcendant, donc au delà de toutes comparaisons quantitatives. Il serait par rapport à nous ce qu'est le peintre devant son tableau, la 3D devant la 2D. Le bonhomme du tableau aura beau dire "La toile est immense et je n'ai vu personne." Le peintre voit d'un coup d'oeil toute la toile sans être dedans. Un dieu transcendant au delà des 4D pourrait donc contempler tous les lieux de nos 3 dimensions à tous instants du temps. (Doliprane XXL de rigueur)
Mais un dieu totalement transcendant pose le problème de son indifférence face au temps.
Soi Dieu est immuable, hors du temps, soit il évolue et donc est intégré dans le temps. Rien que le fait qu'il "parle" me pose déjà un problème dimensionnel...
Dans ce contexte cependant, l'incarnation semble moins être une bizarrerie: Dieu face à sa création plonge sa main dans le tableau, sa main se "réduit" aux 2 dimensions, éprouve la condition de ses créatures en se mettant à leur niveau. Ce serait une marque d'extrême humilité, ce qui embête pas mal les juifs et les musulmans issus d'un "monothéisme du désert" où Dieu reste transcendant et lointain.
Bref, je dis Grèce.