Samedi 2 Février 2013

Messagede deb76 » Lun Fév 04, 2013 12:06 am

francesco a écrit:haha, joli ! Je viens de finir un Hubert Reeves et un Trinh Xuan Thuan sur la naissance de l'univers (compliqué et écrit en tout petit), ça tombe bien. Faut juste pas que je m'endorme c'est ça le défi /yepyep

Ensuite je veux pas casser le mythe, mais les découvertes de ce genre se font aujourd'hui non plus en observant de belles couleurs dans le ciel d'été mais après des mois de calculs et d'analyses de données chiffrées. XD Ca relève presque de la découverte mathématique en quelque sorte.
Conclusion, ne faites rien de joli, faites de la musique mathématique vous serez dans le vrai. /casque

allez moi je vais chercher mon téléscope


Intéressant, mais qu'entends-tu par musique mathématique ? N'est-elle pas mathématique de fait ? Je pense toujours à cette superbe citation du mathématicien Leibniz :
" La musique est un calcul secret de l'âme qui ignore qu'elle compte".

Gottfried Wilhem von Leibniz (1646 - 1716)
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Messagede greegoo » Lun Fév 04, 2013 12:29 am

Tiens, salut Deb76. Je me trompe peut-être, mais il me semble avoir entendu quelque-chose qui te ressemble... /wink

La citation est elle. On pourrait dire dans l'autre sens, que les choses sont encore plus belles et plus profondes quand on les comprend.
en congés
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Messagede deb76 » Lun Fév 04, 2013 10:53 am

Bonjour,
greegoo a écrit:Tiens, salut Deb76. Je me trompe peut-être, mais il me semble avoir entendu quelque-chose qui te ressemble... /wink

La citation est elle. On pourrait dire dans l'autre sens, que les choses sont encore plus belles et plus profondes quand on les comprend.


Je suppose que dans la "citation est elle", il y a une coquille, une lettre qui manque...

Pour la citation, elle était là pour étayer ma question à Francesco où il indiquait, fort justement d'ailleurs, que les découvertes dans l'univers se font sur la base de mois de calculs et d'analyse de données chiffrées.

Mais, dans son conseil donné - Conclusion, ne faites rien de joli, faites de la musique mathématique vous serez dans le vrai - la formule a un petit côté ambigu avec son "ne faites rien de joli, faites de la musique mathématique", comme si et c'est moi qui en extrait un sens, les mathématiques ne pouvaient rien donner de musicalement beau. C'est ce que j'ai ressenti en lisant sa phrase tout en n'étant pas certain que c'était ce qu'il souhaitait indiquer car il a, vraisemblablement, derrière lui une belle culture musicale.

C'est pour cette raison que j'ai sorti cette citation de Leibnitz que je trouve très intéressante car, inconsciemment pour nous tous, dans la musique les mathématiques sont derrières : les notes, les durées, la dynamique, les fréquences, tout cela est quantifiable et peut très bien s'écrire mathémathiquement parlant. Je pourrais aussi évoquer la présence des mathématiques, des nombreux calculs que nos programmes informatiques de musique ont nécessité pour que nos créations musicales puisse s'exprimer.

Mais prenons simplement l'art combinatoire de J.S. Bach qui est grand et exceptionnel, est-il dû à une certaine immanence, à un don venu du ciel comme ça, comme le Saint-Esprit, et comme on souhaiterait parfois nous le faire croire, où est-ce le fruit d'un important travail d'acquisition et de connaissances personnelles ? Quand on examine les permutations qu'opèrent Bach, on se dit qu'il n'était pas étranger aux mathématiques.

PS : il n'est pas inintéressant de lire les traités de musique actuels ou anciens, où généralement, il y a toujours une partie qui est d'essence mathématique.
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Messagede francesco » Ven Fév 08, 2013 4:55 am

Héhé, bien vu deb76.

Tu as raison de le préciser : d'une certaine manière, toute musique est mathématique !
Alors, ce qui était une petite boutade révèle en fait une question essentielle.

Doit-on partir d'outils mathématiques pour organiser sa composition ? Ou au contraire doit-on se fier à son intuition et partir d'une expérience concrète ?
C'est une vaste question, qui n'a pas fini d'être posée.


Dans les cas que tu cites, c'est bien l'illustration que l'un peut se nourrir de l'autre. L'organisation du discours suit une logique imparable, se conforme à des comportements préétablis dans lesquels l'oeuvre peut s'épanouir.
Les maîtres anciens nous donnent constamment l'exemple d'une symbiose de l'art et du chiffre, dans l'architecture, la peinture etc. Les oeuvres, passées au peigne fin de la science ne cessent de nous étonner par leur perfection.

C'est parce que l'artiste a intégré ces notions mathématiques dans son art, au même titre qu'il a intégré la technique du geste, le glacis et le lavis, le staccato et l'ornement.


Mais cela a commencé à poser des problèmes au XXe siècle. Le confort rassurant des formes et des tonalités ayant disparu, il a fallu se rabattre sur d'autres moyens pour organiser le discours musical. Et le calcul a eu, une fois de plus son rôle à jouer.

La grande différence que je vois, c'est qu'au lieu de voir la rigueur mathématique évoluer avec le langage musical, les artistes ont du élaborer eux mêmes leurs systèmes de construction, avec plus ou moins de succès.

L'exemple de la musique dodécaphonique est parlant. Au départ un système fertile, permettant l'épanouissement de la musique dans un cadre structuré. A l'arrivée un dogme stérile auquel il fallait se conformer pour avoir droit de cité comme compositeur.
Au contraire, Xenakis a su élaborer un système rigoureux dans lequel sa musique pouvait s'épanouir car elle était en harmonie avec lui et non son esclave. D'ailleurs, il dit lui même avoir corrigé des partitions, se permettant des entorses au système, mais "parce que ça sonnait mieux, tout simplement"



J'invitais donc ceux qui le voulaient à créer de la musique uniquement par le calcul — sans considération pour le résultat.

C'était juste pour rire, mais en fait le débat est extrêmement actuel. J'ai assisté à de trop nombreux concert où la conceptualisation semblait prendre le pas sur l'expérience sonore.
Et pourtant, cette masse de réflexion, de théories, de conceptualisation (une fois que l'on a fait le tri avec le blabla pédant que l'on trouve parfois dans les programmes de concert) nous est essentiel pour continuer à découvrir de nouveaux paysages musicaux et faire évoluer la musique.


Tout comme l'astrophysicien rivé à ses chiffres finit par s'émerveiller de sa découverte, utilisons les nombres à bon escient pour se réjouir d'avoir exploré de nouveaux paysages sonores.

Et je dois ajouter que pour ma part c'est pas gagné, j'ai au contraire trop tendance à me fier à mon intuition… Et c'est bien l'analyse chiffrée (nombre de mesure, rythme harmoniques, proportions) qui me démontre les points faibles de mes travaux.


(Je ne m'attendais pas à cette réponse-fleuve moi-même, mais apparemment j'avais tout ça à dire… merci à ceux qui auront la patience de tout lire :) )

Merci deb d'avoir relevé l'ambiguité de mes propos… qui ne se voulaient pas bien sérieux !
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Messagede deb76 » Sam Fév 09, 2013 2:06 am

Bonsoir Francesco,
Merci pour cette longue réponse fort intéressante. En premier lieu, je suppose que tu as compris que j'avais deviné que ta remarque était une à la base une boutade mais m'intéressant à ce rapport mathématiques et musique, et plus précisément dans le cadre de la création musicale, j'avoue ne pas avoir résisté à te titiller sur cette question.
Mais au cas où, si cela t'intéresse, jette un coup d'oeil sur ce lien sur la Set Theory en tant qu'outil de
composition
et sur celui-ci qui regroupe plusieurs textes écrits au fur et à mesure de ma découverte de la
ST (en en cours de réorganisation), ça m'intéresse d'avoir ton avis à ce sujet.
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Messagede francesco » Mer Fév 13, 2013 12:55 am

Hello deb,

Intéressant, cette histoire de set theory. J'en avais un peu entendu parler mais sans trop de détails.
Je m'y suis un peu penché, mais n'ayant pas l'esprit matheux, j'ai capitulé au bout d'un certain temps, notamment lorsqu'il commence à être question de fonctions...

Sans doute, lorsqu'elle est apprivoisée, peut-elle rendre de bon services lors d'une phase de recherche de matériaux. On a tous besoin d'un cadre et d'une matière à développer (notes, mélodies, harmonies, échelles etc.) D'après ce que j'ai compris, la set theory permet, à partir de matériaux simples, d'obtenir toute une gamme de figures secondaires. Elle permet ensuite d'élaborer des stratégies de composition en établissant un parcours donné : transformations, fonctions, évolutions... Dis-moi si j'ai bien compris.

Ce qui me paraît être le tour de force de cette théorie c'est qu'elle permet d'analyser des pièces qui lui sont antérieures. C'est à dire qu'elle met en valeur des aspects récurrents de la musique atonale qui lui sont pourtant étrangère. Signe peut-être que les compositeurs sont sensibles sans le savoir à des rapports mathématiques que cette théorie exprime. Cela touche, sinon à la métaphysique, à une forme de "méta-musique".

En revanche il y a quelque chose qui me chagrine, c'est qu'elle s'attaque uniquement aux paramètres descriptifs classiques : hauteurs, intervalles, durées etc.
Or, à mon sens, pour travailler ces paramètres, tous les systèmes se valent. Parce qu'ils ne sont qu'un moyen de produire de la matière première.
Je pense qu'on a surtout intérêt aujourd'hui à travailler sur les gestes, les matières, les couleurs. Dans ces domaines, le champ d'exploration se situe plus dans une manière d'orchestrer, de penser l'écriture en terme de mouvement instrumental ou vocal.
Par exemple avec le choeur que je dirige, je leur demande "un cluster grave avec le son "o". Quelles que soient les notes qui le constituent, je vais obtenir la même matière, la même couleur... bien que le résultat soit différent à chaque fois.

Ensuite, je suis d'accord, parfois l'aléatoire n'est pas satisfaisant. On a souvent besoin de fixer les hauteurs, d'écrire les notes. Mais dans bien des cas il me semble que les notes elles-mêmes soient moins importantes que la silhouhette qu'elles dessinent.

Les intervalles ont leur personnalité propre. Je préfère les transformer "à l'oreille" plutôt que mathématiquement, car c'est alors moi qui fixe le seuil d'audibilité de ces transformations...

Ce ne sont que des réflexions personnelles, en étant bien conscient que je n'ai qu'effleuré la surfaced e la théorie. Mes lacune sont donc bien grandes dans ce domaines. Mais il faut que je le manifeste, je me méfie un peu de ces sytèmes, si puissant soient-ils, qui pourraient n'être qu'un jeu de combinatoire.

Dis moi ce que tu en penses.

En tout cas merci d'avoir partagé ces informations intéressantes
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Messagede deb76 » Sam Fév 16, 2013 12:45 am

Bonjour francesco,
francesco a écrit:(...) Intéressant, cette histoire de set theory. J'en avais un peu entendu parler mais sans trop de détails.
Je m'y suis un peu penché, mais n'ayant pas l'esprit matheux, j'ai capitulé au bout d'un certain temps, notamment lorsqu'il commence à être question de fonctions...

Qu'entends-tu par fonction précisément ? Sinon, je conviens qu'il faut aimer manipuler les nombres, les chiffres, les ensembles. Si les maths sont loin pour moi, je dois avoir quelque part l'esprit matheux, c'est ce que m'avait souligné un ami prof de maths en me voyant utiliser Patchwork puis Open [url]http://repmus.ircam.fr/openmusic/overview]Music[/url], (distribué gratuitement par l'Ircam). Sinon, je te rejoins partiellement. Si la Set Theory s'était déclinée uniquement en termes mathématiques, en équations, en théorie des ensembles, je n'aurais pas insisté. Mais il se trouve que dans Open Music, il y a une librairie spécialisée concernant les opérations de Milton Babbit (le précurseur) et celles proposées par Allen Forte avec une représentation visuelle avec le cercle dodécaphonique. Et ces outils [url]http://recherche.ircam.fr/equipes/repmus/Analyse/openmusic/om_set_theory.html]outils[/url]
m'intriguaient, j'avais compris comment obtenir une transposition, une permutation, une inversion, mais il y avait d'autres possibilités que je ne comprenais pas. C'est ce qui m'a amené à approfondir la Set Theory tout comme je souhaitais comprendre la structure de la musique atonale. Et pour ça la représentation via la notation du cercle dodécaphonique (modulo 12) m'a été très utile. Celle-ci permet de comprendre des fonctions mathématiques abstraites et du coup de pouvoir utiliser tant dans l'analyse que dans la composition la Set Theory.
Sans doute, lorsqu'elle est apprivoisée, peut-elle rendre de bon services lors d'une phase de recherche de matériaux. On a tous besoin d'un cadre et d'une matière à développer (notes, mélodies, harmonies, échelles etc.) D'après ce que j'ai compris, la set theory permet, à partir de matériaux simples, d'obtenir toute une gamme de figures secondaires. Elle permet ensuite d'élaborer des stratégies de composition en établissant un parcours donné : transformations, fonctions, évolutions... Dis-moi si j'ai bien compris.

A la base, c'est Milton Babbit qui en est le précurseur, avec ses manipulations combinatoires et opérations autour d'agrégats de 12 sons, avec des techniques dérivées de celles de Schoenberg et Webern. Ensuite, Allen Forte a, entre autres propositions, élaboré un classement des accords ou d'agrégats jusqu'à disons 8 à 9 sons. Et ce classement était surtout destiné à l'analyse d'oeuvres atonales. D'autres théoriciens ont apporté leurs contributions à cette Set Theory comme Richard Cohn, John Rahn, Georges Perle, David Lewin. Et notamment en élargissant le registre de la Set Theory à la composition. Et depuis le début des années 2000, l'Ircam a intégré ces outils notamment dans Open Music et surtout a effectué la promotion de cet outil d'analyse en organisant tous les ans un symposium autour de la ST.
Ce qui me paraît être le tour de force de cette théorie c'est qu'elle permet d'analyser des pièces qui lui sont antérieures. C'est à dire qu'elle met en valeur des aspects récurrents de la musique atonale qui lui sont pourtant étrangère. Signe peut-être que les compositeurs sont sensibles sans le savoir à des rapports mathématiques que cette théorie exprime. Cela touche, sinon à la métaphysique, à une forme de "méta-musique".

C'est intéressant ce que tu écris là. Pour ma part, venant de la musique électronique, habitué à travailler avec des timbres, des sons, à les créer puis à les agencer, la musique atonale et notamment dodécaphonique et sérielle m'a toujours intéressé. Et si je savais effectuer
toutes les opérations autour d'une série de 12 sons (rétrograde, inversion, inversion du rétrograde) il persistait toutefois un mystère, c'était sa structure, son organisation interne. N'ayant pas fait le conservatoire - grrr, à une époque quand je travaillais dans les Maisons de la Culture, j'ai bêtement refusé - il y avait des tas de choses qui m'échappaient, je pense notamment à la prééminence des intervalles dans l'organisation d'une série dodécaphonique, la Set Theory m'a beaucoup apporté dans cette compréhension.
[/quote]En revanche il y a quelque chose qui me chagrine, c'est qu'elle s'attaque uniquement aux paramètres descriptifs classiques : hauteurs, intervalles, durées etc.
Or, à mon sens, pour travailler ces paramètres, tous les systèmes se valent. Parce qu'ils ne sont qu'un moyen de produire de la matière première. [/quote]
Oui, je suis d'accord ce n'est qu'un système parmi d'autres. Mais pour ma part, comme j'aime bien travailler avec des séries, ça me donne des outils tant de construction que d'organisation et de manipulation, de combinatoire.
De plus, avec la représentation du cercle dodécaphonique/intervallique, il y a des mises en évidence que je trouve très intéressantes. Je pense particulièrement à la symétrie de la structure intervallique du mode Dorien et de la relation "miroir" entre les modes : http://www.deb8076.eu/SetTheoryA/ModesSymetrie.html, de même j'ai trouvé intéressant de mettre en valeur la construction de la gamme par tons et expliqué par Arnold Schoenberg dans son son Traité d'Harmonie (http://www.deb8076.eu/SetTheoryA/ModesSymetrie.html) avec la représentation via le cercle dodécaphonique. C'est visuel.
Je pense qu'on a surtout intérêt aujourd'hui à travailler sur les gestes, les matières, les couleurs. Dans ces domaines, le champ d'exploration se situe plus dans une manière d'orchestrer, de penser l'écriture en terme de mouvement instrumental ou vocal.

Mais cela ne me semble pas incompatible, bien au contraire. Quand tu examines les travaux préparatoires du Marteau sans Maître de Boulez ou de Pli selon Pli à partir des deux ouvrages publiés en Fac-Similés, il y a justement ce travail en amont sur les mouvements, les couleurs, les intensités, les timbres. C'est stimulant à découvrir et là aussi, ça ouvre des pistes. En fait, la ou les séries ne sont là que pour avoir une base de notes. Son système de prolifération du matériau avec son processus de multiplications d'accords est pour le moins passionnant à comprendre et à assimiler.
Par exemple avec le choeur que je dirige, je leur demande "un cluster grave avec le son "o". Quelles que soient les notes qui le constituent, je vais obtenir la même matière, la même couleur... bien que le résultat soit différent à chaque fois.

Je vais vraisemblablement dire une bêtise car je ne suis pas convaincu que ma proposition soit réaliste mais si dans ton cluster tu introduis quatre sons différents (o, u, a, mmm), du grave à l'aigu, tu as 24 permutations possibles que tu peux obtenir à la main :
- (o u a mm) (o u mm a) (o a u mm) (o a mm u) (o mm u a) (o mm a u) (u o a mm) (u o mm a) (u a o mm) (u a mm o) (u mm o a) (u mm a o) (a o u mm) (a o mm u) (a u o mm) (a u mm o) (a mm o u) (a mm u o) (mm o u a) (mm o a u) (mm u o a) (mm u a o) (mm a o u) (mm a u o) - [/quote]
Ensuite, je suis d'accord, parfois l'aléatoire n'est pas satisfaisant. On a souvent besoin de fixer les hauteurs, d'écrire les notes. Mais dans bien des cas il me semble que les notes elles-mêmes soient moins importantes que la silhouhette qu'elles dessinent.

Oui, tout à fait d'accord. On en a une bonne illustration avec des très beaux timbres synthétiques, si tu joues des notes atonales, ça passe quand même, le caractère dissonant est caché par la joliesse du timbre.
Les intervalles ont leur personnalité propre. Je préfère les transformer "à l'oreille" plutôt que mathématiquement, car c'est alors moi qui fixe le seuil d'audibilité de ces transformations...

Les deux solutions ne sont pas incompatibles et surtout leur caractère mathématique disparait avec la représentation du cercle dodécaphonique/intervallique, on visualise de nouveaux rapports, des symétries, des liaisons.
Ce ne sont que des réflexions personnelles, en étant bien conscient que je n'ai qu'effleuré la surfaced e la théorie. Mes lacune sont donc bien grandes dans ce domaines. Mais il faut que je le manifeste, je me méfie un peu de ces sytèmes, si puissant soient-ils, qui pourraient n'être qu'un jeu de combinatoire.

Je comprends ta méfiance. Mais ce ne sont que des outils, que des aides à la décision. C'est nous qui, au final, effectuons les choix.
En tout cas, merci pour cette discussion intéressante.
Peu importe les outils, l'essentiel est la création.
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Messagede francesco » Mar Fév 19, 2013 1:07 am

Que de réflexions intéressantes.
C'est sûr, avec open music et des représentations graphiques, tout est plus clair... En tout cas beaucoup moins indigestes pour moi et éventuellement facteur d'inspiration. Ca peut être rigolo/intéressant de trouver dans ces cercles de quoi jouer un peu !

A propos des série dodécaphoniques, il me semble avoir lu que nos amis Schönberg et consorts ont beaucoup expérimenté, empiriquement, pour essayer de comprendre quels agencements d'intervalles étaient les plus fructueux. La suite lyrique de Berg est considérée comme un chef d'oeuvre, en partie par le pouvoir créateur de la série initiale qui comporte tous les intervalles.
J'avais étudié l'opéra Il Prigionerio de Dallapiccola à la fac de musico, et là c'était une autre surprise, l'une des séries principale s'exprimait sous la forme de deux accords parfaits sur chacun desquels était construit un motif mélodique de trois notes... Simplissime et sublime !

Je n'ai pas bien compris ce que tu voulais dire pour le choeur. Je donnais juste un exemple pour dire que dans certains cas les notes on s'en fout :) c'est la couleur et la matière qui comptent.

Je pense qu'on a surtout intérêt aujourd'hui à travailler sur les gestes, les matières, les couleurs. Dans ces domaines, le champ d'exploration se situe plus dans une manière d'orchestrer, de penser l'écriture en terme de mouvement instrumental ou vocal.

Mais cela ne me semble pas incompatible, bien au contraire. Quand tu examines les travaux préparatoires du Marteau sans Maître de Boulez ou de Pli selon Pli à partir des deux ouvrages publiés en Fac-Similés, il y a justement ce travail en amont sur les mouvements, les couleurs, les intensités, les timbres. C'est stimulant à découvrir et là aussi, ça ouvre des pistes. En fait, la ou les séries ne sont là que pour avoir une base de notes. Son système de prolifération du matériau avec son processus de multiplications d'accords est pour le moins passionnant à comprendre et à assimiler.


Alors je connais très mal Boulez, donc je te crois sur parole :)
Cela dit j'ai déjà utilisé les multiplications d'accords et c'est vrai que ça crée du matériau pour pas très cher /tgtlm
(pour le bien aussi, hein)

Je pense simplement qu'il y a un risque à se perdre dans l'élaboration des matériaux. Si on passe trop de temps à calculer ses notes et construire ses transformations on risque de perdre de vue la réalité du geste, du mouvement.
Après je dis seulement "c'est un risque" S'il est maîtrisé et qu'il permet au contraire de mieux se déployer, tant mieux et tant mieux deux fois.

J'en reviens toujours à mon compositeur fétiche, Maurice Ohana. Lui n'avait pas de système mais un style très fort, reconnaissable immédiatement. Tous ses choix il les faisait à l'instinct, à l'oreille.
Je recommande vivement L'Office des Oracles


Sinon : tu viens de la musique électronique ? intéressant, on peut écouter ?
Et par fonctions, j'entendais juste "fonction mathématique", f de n etc.

A suivre.
J'epère qu'on nous écoute, nos pavés sont surement un peu indigestes ?
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Messagede sepsten » Mar Fév 19, 2013 11:02 am

Je viens de tout gober, et j'ai trouvé ça passionnant. /merci_chinois
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Messagede genevois » Mar Fév 19, 2013 11:10 pm

francesco a écrit:J'epère qu'on nous écoute, nos pavés sont surement un peu indigestes ?


Indigeste, non ! C'est très intéressant au contraire, surtout pour ceux qui sont là avec le désir d'apprendre, de connaître mieux les styles et les points de vue. C'est justement ce qu'il y a d'intéressant dans ce genre de forum !
 
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Messagede francesco » Ven Fév 22, 2013 3:11 pm

ouf, alors tout va bien ! /wink
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