Sacrenouille a écrit:Ta longue 1ère réponse (celui ou tu parles de la fugue) me laisse penser que tu crois que l'on essaie d'opposer la technique à l'inspiration. Tu te trompes, j'abonde en ton sens concernant l'assimilation de la technique comme outil catalyseur de création, sauf que je trouve que l'exemple de la fugue que l'on ressort à chaque fois c'est pousser le bouchon trop loin dans un sens. Les musiques de "Pirates des Caraibes" ou "Star Wars" par exemple pourraient se schématiser en une basse, une grille d'accord et une mélodie. Pas besoin d'étudier 1001 fugues pour les comprendre. C'est le cas d'une bonne partie de la musique populaire. Une fugue, même si ca reste un formidable exercice formateur, c'est quand même un procédé d'écriture très ancien et qui sonne très ancien. Pas le genre de chose qu'on place où l'on veut à chaque commande.
Pour servir d'exemple je préfère utiliser l'usage des modes par exemple. Les compositeurs de musiques de films ont depuis longtemps en tête la couleur de chacun des modes et vont de suite savoir quel mode utiliser pour ammener tel ou tel couleur dans un morceau. Le Lydien pour Yoda, le Ionien pour Superman, le Phrygien pour Maximus, le Dorien pour Jack Sparrow, etc.
ça dépend pour starwars, je ne suis pas entièrement d'accord. La marche impériale est batie en partie avec des procédés de la fugue et même une partie en stretto, le sujet étant reprise à divers moments dans des contextes harmoniques différents. Maintenant John Williams a réussi une synthèse des styles. Même si on n'est plus dans la fugue d'école, les procédés employés dans la variation aux saccatos de flute dénote bien des procédés d'imitations avancés. D'une manière générale John Williams utilise souvent l'imitation à diverses échelles rythmiques même si son écriture n'est que peu contrapuntique.
Pour Pirates des Caraïbes, ça va plus loin. ce n'est pas seulement l'écriture qui est en jeu mais aussi le rendu et l'orchestration. Si tu écoutes en détail, ce n'est pas si simple que ça surtout au niveau du rendu. Une composition comporte un ensemble de paramètres qui fait que ça sonne : il y a l'écriture mais également le rendu et l'orchestration. L'excellence du rendu peut combler en partie la médiocrité de l'écriture.